Le site de la villa Marie-Antoinette fut occupé dès la période gauloise (découverte d'un statère biturige) et sous l'occupation romaine (découverte lors des fouilles de la rue d'Assas de tessons, cruches, sigillés, bronzes et anneaux). La route de Clermont (actuelle avenue de Royat) fut percée en 1879. Les fondations de la maison furent réalisées vers 1885 (découverte du statère d'or biturige). Situation de la villa : à l'angle de l'avenue de Royat et de la rue d'Assas, entre Clermont et Chamalières. Le quartier fut loti de maisons bourgeoises entourées de jardins. Ces constructions, réalisées entre 1880 et la Grande Guerre, sont aujourd'hui remplacées une à une par des immeubles collectifs qui densifient l'habitat de ce secteur. La villa est construite entre une cour, qui la sépare à l'arrière d'un bâtiment de communs (garages) , et un jardin sur avenue, clôt d'une grille. La façade latérale donne sur une voie secondaire, la rue d'Assas. La villa possède un plan à emboîtement original, car conjuguant avant-corps et décrochements au sol, et illusions d'ailes en retour par les élévations de toitures. Un corps principal en L, auquel est adossé à l'arrière une aile basse plus allongée formant avant-corps sur la façade latérale sur jardin, constituent la structure de l'immeuble. Cette villa bourgeoise cossue affiche un éclectisme où se mêlent l'assymétrie pondérée, chère aux architectes du 19e siècle, une silhouette néo-Louis XIII affirmée par la proportion des volumes et le rythme des percements, et un décor néo-renaissance (supports des balcons, entablements et frontons, perron, lucarnes, etc.). Parmi les originalités de conception et de décor, on remarque sur la façade latérale sur rue une travée centrale très chargée constituée d'un balcon sur lequel s'ouvrent des baies géminées surmontées d'un deuxième balcon à baie simple sous arc en plein cintre formant fronton surmonté d'un édicule d'amortissement. Sur la façade sur jardin, on remarque : - une fenêtre en avancée (bow-window) couverte d'un dôme de zinguerie ouvragé (écailles, arête surmontée de vases) ; - une très riche travée principale à trois niveaux superposés (pilastres, colonnes, et lucarne-édicule au fronton finement sculpté) ; - une corniche-balustrade en pierre régnant à hauteur de l'étage de lucarne ; - une balustrade en zinc à mi-hauteur du rampant des toitures délimitant un niveau d’œils-de-bœuf. Cette villa néo-renaissance construite vers 1885 est une des constructions les plus originales et les plus soignées que nous ayons en Auvergne pour cette période. La qualité et le raffinement de son architecture et de sa décoration, qui dépassent ceux des villas vichyssoises, laisserait supposer que son auteur puisse être un architecte parisien. Située dans la seule avenue de l'agglomération où ce type d'architecture s'est épanouie, elle mérite d'être conservée à titre de témoignage.
Source :
https://www.pop.culture.gouv.frElle est bien visible de l'extérieur.